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Elections législatives 2024 : "Putsch" contre "faute lourde" chez Les Républicains



Publié le 14 juin 2024 à 16:57 - Maj 14 juin 2024 à 16:59

l'Opinion (avec AFP)


Paris - L’audience civile de vendredi a illustré l’explosion des Républicains. Deux avocats affirment représenter le parti, l’un défendant Eric Ciotti et l’autre soutenant la nouvelle direction..


Qui représente vraiment Les Républicains ? Eric Ciotti, qui estime entachée d’irrégularités sa destitution de la tête du parti, ou la nouvelle « présidente par intérim », la secrétaire générale de LR, Annie Genevard ? C’est une des questions que doit trancher le tribunal qui fera connaître sa décision vendredi vers 19 heures. L’audience civile de vendredi, en absence d’Eric Ciotti, Annie Genevard ou François-Xavier Bellamy, vice-président du parti, a illustré l’explosion de la formation qui fut celle de Nicolas Sarkozy. Tandis que deux avocats soutiennent représenter LR, la présidente Maïté Grison-Pascail s’agace. « Je ne peux pas recevoir une double constitution », explique-t-elle aux conseils qui campent sur leur position. Suspension, appel à une représentante du bâtonnier de Paris... Finalement, le tribunal entendra toutes les parties, y compris les deux avocats affirmant représenter le parti.


« Est-ce que le président (Eric Ciotti) a demandé sa propre exclusion ? Je ne le crois pas », insiste encore l’avocat, qui affirme n’avoir « jamais trouvé autant d’irrégularités dans un dossier en vingt-quatre heures ». « Rien ne permet à François-Xavier Bellamy et à Annie Genevard de diriger le parti. Il n’y a aucune base juridique pour usurper le pouvoir et prendre des décisions (...) C’est particulièrement grave », assure-t-il, évoquant un « putsch ». Il souhaite que le tribunal prenne des mesures conservatoires pour permettre à son client de se déplacer librement « et en toute sécurité » dans les locaux de LR. « Mon client fait 1,60 m, il a 60 ans, il n’a pas envie de se faire casser la figure ! », lance-t-il.


Me Philippe Torre se présente comme l’avocat de LR... tendance Ciotti. « Qui connaît Annie Genevard ? », ironise-t-il en attendant la reprise des débats. « Les LR que je représente n’ont aucune difficulté en matière de présidence : Eric Ciotti est leur président. La seule difficulté c’est qu’il aimerait accéder à ses locaux », plaide-t-il à la barre. Il s’appuie sur les statuts du parti qui, assure-t-il, ne prévoient pas de poste de « président par intérim ». Il réclame 100 000 euros d’astreinte pour Annie Genevard et 50 000 euros pour François-Xavier Bellamy à chaque fois que M. Ciotti est empêché de rejoindre son bureau.


« Stupeur ». La présidente donne la parole à l’autre avocat de LR, Me Benoît Verger, qui défend la nouvelle direction. En annonçant une alliance électorale avec le Rassemblement national (RN) en vue des législatives anticipées, Eric Ciotti a pris une décision « solitaire » qui a semé « la stupeur » au sein de sa formation. L’avocat est formel : M. Ciotti « n’avait pas le pouvoir statutaire » de prendre une telle décision d’alliance avec le RN. Le député des Alpes-Maritimes a commis « une faute lourde » et c’est pour cela qu’il a été « sanctionné », explique Me Verger. Ciotti « a violé les statuts » de son propre parti en changeant son « orientation politique », dit-il.


Alors que ses dirigeants se déchirent, LR poursuit les investitures de ses candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet. Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le parti a assuré avoir déjà désigné plus de 200 candidats, dont les 59 députés sortants qui n’ont pas suivi leur président. De son côté, le président du RN, Jordan Bardella, a annoncé vendredi qu'« il y aura un candidat commun » RN-Républicains « dans 70 circonscriptions » lors du premier tour le 30 juin.


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